A l’occasion de la publication de son rapport annuel 2022, le service de médiation revient sur 30 ans d’existence et d’expérience de traitement des plaintes dans le secteur des télécommunications. Au total, depuis 1993, nous pouvons souligner le chiffre remarquable d’un peu plus de 420.000 plaintes traitées dans le cadre de nos missions. Depuis 2018, une tendance à la baisse se fait ressentir dans l’évolution du nombre de plaintes. Cependant, le service de médiation identifie certaines catégories de plaintes en hausse et met en avant quelques recommandations dans son rapport annuel.
En 2022, le service de médiation pour les télécommunications a enregistré 10.574 demandes d’intervention écrites et a, en parallèle, répondu à près de 6.000 demandes d’information dans le cadre de sa permanence téléphonique. Le nombre de plaintes est en baisse par rapport à 2021 (13.355 plaintes). Cette diminution est à observer, à la fois, pour les plaintes de médiation (de 10.648 en 2021 à 8.605) et pour les plaintes liées à une utilisation malveillante des réseaux de communications comme notamment le harcèlement téléphonique (de 2.706 en 2021 à 1.969). Dans 96,91% des plaintes de médiation, une solution acceptable pour l’usager des télécommunications a été obtenue par un accord à l’amiable. Dans le cadre des demandes d’identification d’auteurs présumés d’appels et de messages malveillants, une identification de l’auteur a été possible dans près de la moitié des cas.
En 2022, 367 demandes en médiation (+32% par rapport à 2021) formulées par des consommateurs identifiés comme présentant une vulnérabilité ont été enregistrées auprès du service de médiation. Les plaintes concernent notamment les arnaques via des numéros surtaxés (090X, …), l’hameçonnage (phishing), la facturation digitale (e-facturation) et les dérangements de la ligne fixe.
Le service de médiation souhaite, à nouveau, insister sur la nécessité pour les opérateurs d’assurer un service d’assistance téléphonique aisément accessible et efficace. Dans ce contexte, le service de médiation plaide pour la mise en place du côté des opérateurs d’une politique spécifique destinée aux utilisateurs vulnérables. A l’image d’une initiative au Royaume-Uni, les opérateurs pourraient être invités à désigner une personne dédiée comme point de contact et chargée du traitement des demandes relatives à des utilisateurs vulnérables des télécoms
Enfin, le service de médiation constate que la tendance à la facturation électronique est en forte hausse. Cette transition numérique nécessite un accompagnement pour certaines catégories d’abonnés et, plus singulièrement, nos aînés majoritairement pas ou peu familiarisés avec les nouvelles technologies de l’information. En tout état de cause, les opérateurs se doivent de respecter le libre choix du consommateur quant au format de ses factures (électronique ou papier).
En 2022, 155 plaintes consécutives au déploiement de la fibre optique ont été introduites auprès du service de médiation. Les principaux problèmes constatés sont notamment le passage imposé à la fibre optique sans information ou consentement de l’abonné, la hausse de prix consécutive au passage à la fibre et les problématiques liées à l’installation et activation de cette nouvelle technologie (droit de façade).
Certains utilisateurs se plaignent par contre du délai d’attente pour une connexion à la fibre optique. Ces derniers sont désireux de profiter d’une connexion internet plus rapide et plus stable. Cela vaut non seulement pour les clients privés mais également pour les entreprises situées dans des zones rurales ou reculées.
Au vu de l’intensification du déploiement de la fibre optique sur le territoire belge, le service de médiation appelle les acteurs de terrain à préserver les droits et intérêts des utilisateurs finaux. D’une part, en respectant les obligations de transparence et de communication lors des installations et activations de nouvelles formules d’abonnement et d’autre part, en conciliant droit de façade et droit de jouissance des propriétaires d’immeubles.
Au vu de la situation actuelle (hausse des coûts énergie, inflation, etc.), il est de plus en plus important, pour les clients de télécommunications, d’éviter des frais supplémentaires et de pouvoir garder le contrôle de leur facture. En 2022, nous constatons un nombre de 4.570 utilisateurs de télécommunications qui ont déposé plainte concernant une anomalie au niveau de leur abonnement mensuel, comme des frais de consommation inattendus, des frais uniques additionnels, des réductions non appliquées et des questions administratives à gérer. Il ressort des témoignages des plaignants qu’ils n’ont pas été suffisamment informés, trop tardivement et/ou n’ont pas disposé d’assez de moyens pour éviter des frais supplémentaires.
Il est à noter également une tendance claire de glissement de la responsabilité vers les utilisateurs. Ces derniers sont censés s’être suffisamment informés par le biais des applications ou du site d’un opérateur, alors que le service de médiation constate, dans les plaintes reçues, que ces informations manquent parfois de fiabilité. Les opérateurs tentant de cette manière de responsabiliser leurs clients, qui ne sont pourtant pas toujours aptes à maîtriser de tels outils. Nous pensons notamment aux personnes âgées et aux utilisateurs vulnérables.
Le service de médiation plaide ici pour une meilleure information des utilisateurs par le biais de notifications en temps réel et pour un blocage des services tiers (M-commerce) en amont en rendant obligatoire un « opt-in » pour ces services dans les contrats de télécommunications.
Les mesures de lutte contre le coronavirus qui se sont poursuivies en 2021, comme le télétravail structurel et les cours à distance, sont une preuve de plus de la nécessité de disposer des services de télécommunications fonctionnels.
Cependant, le service de médiation pour les télécommunications a constaté, sur la base des plaintes reçues en 2021, que tant le changement d’opérateur (via la procédure Easy Switch) que le droit au tarif social et la facturation électronique ont été sources de difficultés, tout particulièrement pour les utilisateurs vulnérables.
Le mandat Easy Switch a été créé afin de faciliter le passage d’un opérateur à l’autre pour les utilisateurs des télécommunications. Le service de médiation constate, cependant, une hausse du nombre de plaintes. Cette procédure est encore trop peu souvent utilisée comme procédure standard pour le changement d’opérateur. Encore trop d’abonnés sont confrontés à une double facturation et à des opérateurs se renvoyant la faute.
Différentes problématiques structurelles ont été épinglées dans les plaintes relatives au tarif social. Le service de médiation est ainsi d’avis que de nombreuses plaintes pourraient être évitées grâce à l’octroi automatique du tarif social à tous les ayants droits. Cela réduirait non seulement les formalités administratives pour les utilisateurs et opérateurs, mais conduirait également à un niveau d’équité plus élevé. L’automatisation permettrait également d’éviter que le tarif social soit supprimé à tort lorsque des bénéficiaires modifient leur abonnement, changent d’opérateur ou déménagent.
La facturation électronique tend à se généraliser dans le secteur des télécommunications et s’inscrit résolument dans l’air du temps. Cependant, la facturation électronique représente encore et toujours un défi pour une large frange de la population et, plus singulièrement, les personnes âgées. La transition vers la facturation numérique nécessite, en conséquence, une approche progressive et un accompagnement des opérateurs pour certaines catégories d’utilisateurs vulnérables.
Des publicités attrayantes « surf illimité », « appels illimités » ou « sms illimités » doivent clairement être expliquées à l’utilisateur final, avant la souscription d’un abonnement, si l’offre proposée est soumise à des limitations ou à une Fair Use Policy. La réduction de la vitesse de l’Internet voire un blocage soudain des services doivent, en effet, être évités en ces temps de télétravail structurel.
Le service de médiation pour les télécommunications a enregistré, en 2021, 13.355 demandes d’intervention écrites. Le nombre de plaintes est en baisse (-4,87%) par rapport à 2020 (avec 14.039 plaintes). Cette diminution concerne, à la fois, les plaintes de médiation (de 11.142 en 2020 à 10.648) et les plaintes liées au harcèlement téléphonique (de 2.897 en 2020 à 2.706).
En 2021, 14.049 dossiers ont été analysés, traités et clôturés, ce qui représente une hausse par rapport à 2020 (avec 13.676 plaintes traitées). Dans 96,96% des plaintes, une solution acceptable pour l’usager des télécommunications a été obtenue par un accord à l’amiable.
Pendant cette période de Coronavirus, les effets négatifs des restrictions en vigueur et la difficile accessibilité des services clientèle des opérateurs pèsent sur les utilisateurs des télécommunications. À l’heure où l’utilisation sans précédent des services de télécommunications atteint des sommets pour le travail, les études et la vie sociale, les contraintes physiques entraînent, entre autres, des retards de connexions et des interruptions de service. L’inaccessibilité des services à la clientèle et des magasins en début de confinement a posé des problèmes supplémentaires aux consommateurs.
Après trois ans d’existence, Easy Switch ne parvient toujours pas à éviter la double facturation et les tracasseries administratives pour les consommateurs qui changent d’opérateur. Outre la portabilité des numéros et la limitation des frais de résiliation, l’application correcte ou non de la procédure Easy Switch rencontre encore des problèmes complexes qui rendent compliqué le choix du consommateur quant à l’offre la plus adaptée sur le marché des télécommunications.
Les plaintes ont relevé la nécessité d’un ajustement du tarif social afin d’éviter son érosion actuelle. Tant par l’ajout de la téléphonie mobile que par son octroi automatique, par analogie avec le secteur de l’énergie (par exemple), le tarif social, nécessaire pour beaucoup, peut être adapté à l’évolution des besoins sociaux.
Des clients de Scarlet se débattent encore aujourd’hui avec les conséquences des soucis informatiques présents depuis novembre 2020. Des connexions tardives, des informations lacunaires sur les dérangements et l’accès laborieux au service clientèle engendrent ainsi, depuis plusieurs mois, des désagréments majeurs à un grand nombre d’utilisateurs de Scarlet.
Le service de médiation pour les télécommunications a enregistré, en 2020, 14.039 demandes d’intervention écrites. Le nombre de ces demandes est en baisse (-11,23%) par rapport à 2019 (avec 15.816 plaintes).
2020 connaît ainsi une légère diminution du nombre de réclamations de médiation (11.142 plaintes contre 11.406 en 2019). Les litiges liés au harcèlement téléphonique font l’objet, quant à eux, d’une baisse plus importante (2.897 plaintes contre 4.410 en 2019).
Les cinq premières places du top 10 sont occupées, en 2020, par les mêmes opérateurs, ayant généré le plus de dossiers traités, qu’en 2019 : Proximus, suivi de Telenet Group, Orange, Scarlet et Voo.
Au cours de 2020, nous avons analysé, traité et clôturé 13.676 dossiers. Le nombre de différends traités en 2020 est en baisse par rapport à 2019 (avec 16.246), suite logique de la diminution du nombre de plaintes déposées.
Dans 95,83% des plaintes, une solution acceptable pour l’utilisateur des télécoms a été obtenue par un accord à l’amiable. Si nous ajoutons les recommandations auxquelles l’opérateur a répondu positivement (ou en partie, positivement) et les recommandations devenues exécutoires, 96,62% des dossiers ont trouvé une issue favorable pour les plaignants.